Le sommeil et les rêves

 

LE SOMMEIL ET LE REPOS

 

Je dormais et me suis réveillé exactement h l'heure de ma. classe. N'est-ce pas le Divin qui ma réveillé ?

 

Pas nécessairement. Il y a toujours une partie du subconscient qui veille et il suffit d'avoir la volonté de se réveiller à une certaine heure pour que cette partie vous éveille.

3 mars 1933

 

Je voudrais savoir pourquoi j'ai eu une nuit aussi agitée.

 

De toute évidence, vous n'avez pas calmé vos pensées avant de vous endormir. Au moment de s'allonger on doit toujours commencer par calmer ses pensées.

28 janvier 1935

 

La nuit précédant le Darshan je ne peux pas dormir. On dit que c'est un manque d'équilibre. Mais, au contraire, il me semble que c'est dû à Ta présence quittent éveillé. Je ne sens aucun malaise. Je pense que cela va bien. N'est-ce pas vrai ?

 

Rester une nuit sans dormir une fois par hasard, tous les trois ou quatre mois, cela n'a pas beaucoup d'importance à condition que le reste du temps on dorme bien.

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Je te recommande de bien dormir et de prendre suffisamment de repos ; c'est indispensable pour pouvoir continuer régulièrement à bien faire le travail.

Mes bénédictions sont toujours avec toi.

 

 

Le sommeil, c'est l'école par laquelle on doit passer, si on sait apprendre sa leçon, pour que l'être intérieur soit indépendant de la forme physique, conscient par lui-même et qu'il soit maître de sa propre vie. Il y a des parties entières de l'être qui ont besoin de cette immobilité et semi-conscience de l'être extérieur — du corps —, pour pouvoir vivre de leur vie propre indépendante.

C'est une autre école pour un autre résultat, mais c'est une école. Si on veut avoir le maximum de progrès possible, il faut savoir utiliser ses nuits comme on utilise ses jours; seulement, généralement les gens ne savent pas du tout comment faire, et ils essaient de rester éveillés et tout ce qu'ils produisent c'est un déséquilibre physique et vital — et mental aussi quelquefois — comme résultat.

 

 

Le sommeil est indispensable dans l'état actuel du corps. C'est par un contrôle progressif du subconscient que le sommeil peut devenir de plus en plus conscient.

25 janvier 1938

 

Je sais par expérience que ce n'est pas en diminuant la nourriture que le sommeil devient conscient; le corps s'agite, mais cela n'augmente en rien la conscience.

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C'est dans un bon sommeil profond et tranquille que l'on peut entrer en contact avec une partie plus intime de son être.

4 août 1937

 

J'espère que bientôt tu seras tout à fait remis et que tu ne te sentiras plus fatigué. Mais manges-tu assez ? C'est quelquefois la faim qui empêche de dormir.

Mes bénédictions sont toujours avec toi.

 

 

Un repos convenable est une chose très importante pour la sâdhanâ.

2 mars 1942

 

Tu dois te reposer — mais d'un repos de concentration de force et non d'une dilution qui ne résiste pas aux forces adverses. Un repos qui est puissance et non faiblesse.

 

Se reposer avant de s'endormir

 

Il n'y a pas de fin aux découvertes que l'on peut faire dans les rêves. Mais une chose est très importante : il ne faut pas s'endormir quand on est très fatigué, car si on le fait, on tombe dans une sorte d'inconscience et les rêves font de vous ce qu'ils veulent sans que l'on soit capable d'exercer le moindre contrôle. De même qu'il faut se reposer avant de manger, je conseillerais à tout le monde de se reposer avant de s'endormir. Mais encore faut-il savoir comment se reposer.

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Il y a beaucoup de façons de le faire, en voici une : d'abord mettez votre corps au repos, confortablement allongé sur un lit ou une chaise longue. Efforcez-vous alors de détendre vos nerfs, soit tous ensemble, soit l'un après l'autre, jusqu'à ce que vous ayez obtenu une détente complète. Ceci fait, et tandis que votre corps reste comme un chiffon sur le lit, rendez votre cerveau silencieux et immobile, au point qu'il n'ait plus conscience de lui-même. Alors doucement, imperceptiblement, passez de cet état dans le sommeil. Quand vous vous réveillerez le lendemain matin, vous serez plein d'énergie. Au contraire, si vous vous couchez très fatigué et sans vous détendre, vous tomberez dans un sommeil lourd, épais et inconscient où le vital perdra toutes ses énergies.

Il est possible que vous n'obteniez pas un résultat immédiat ; alors persévérez.

 

 

Depuis quelque temps j'ai du mal a dormir à cause du bruit intérieur et extérieur. Je Te prie de m'aider.

 

Avant d'essayer de dormir, quand tu te couches pour dormir, commence par te détendre physiquement (j'appelle cela faire le chiffon sur le lit).

Puis avec toute la sincérité dont tu disposes, offre-toi au Divin dans une détente complète et... c'est tout.

Essaye jusqu'à ce que tu réussisses et tu verras.

Bénédictions.

Mars 1969

 

LES RÊVES

 

En général, je ne donne pas de "sens" aux rêves, parce que chacun possède son propre symbolisme qui n'a de sens que pour lui.

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Je parlerai de certains détails à ce propos, la prochaine fois que nous nous rencontrerons. D'ici là je garderai les papiers avec moi. (Seuls Sri Aurobindo et moi-même les verront.)

Dans le premier rêve nous pouvons prendre le théâtre comme le symbole de ce monde où tout est jeu — les apparences de quelque chose et non la chose elle-même. Ici, les rois et les reines ne le sont pas à cause d'un droit inné et divin, mais sont la conséquence d'une confusion des circonstances et de la naissance.

Je suppose que les obstacles qui étaient sur votre chemin vers moi représentent les difficultés (intérieures et extérieures) qui doivent être surmontées pour réaliser l'union avec la véritable conscience.

Le second rêve semble une personnification de vieilles impressions, restées dans le subconscient, de l'entourage social et de vos réactions à celui-ci.

Dans le troisième, le train est, comme toujours, une image du chemin et du voyage vers le but. Les groupes de gens sont les groupes variés (sociétés secrètes, etc.) qui ont été formés pour ce but. Celui que vous deviez rejoindre était la société à laquelle vous vous êtes attaché — composée de garçons qui étaient avec vous dans votre "première école" ; l'image est claire, mais c'est une association que vous n'avez pas ressentie comme définitive.

 

 

Ces deux rêves (sont-ce vraiment des rêves ?) sont d'une qualité bien supérieure aux précédents.

Le premier semble être une de ces transcriptions symboliques de l'état intérieur et de l'action que l'on a souvent pendant le

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sommeil. Ce qui m'apparaît le plus clairement est combien ce rêve montre nettement le manque de toute cause véritable à l'appréhension que vous ressentiez en nageant (la peur de n'être pas capable d'atteindre le but). Parce que l'averse de protection venant du rivage à atteindre vous mène là-bas, même si les conditions apparentes ou les circonstances semblent vous en éloigner.

Dire exactement ce que les chaloupes à moteur représentent est difficile en l'absence de détails.

Le second n'est certainement pas un rêve mais une réalité, une très charmante expression de la réalité de la constante présence de Sri Aurobindo et de son aide donnée par le biais d'une relation intime et véritable, même si elle est voilée pour la conscience extérieure. C'est une expérience précieuse qui mérite d'être conservée dans le coin le plus sacré de la mémoire.

 

 

Les six divans : les sièges, bases des pouvoirs de création (6). Un [siège] toujours occupé par les forces titaniques (le dernier, le plus matériel).

La servante : qui nous a montré le chemin à travers le "labyrinthe", qui nous a donné à manger et même une lumière fumeuse (une lampe de poche très faible) pour trouver notre chemin dans le noir, est la nature inférieure; elle a demandé à être payée pour ses services, disant que "l'autre gentleman" (titan) la payait toujours.

La place : quelque couche du vital dans la conscience physique.

20 février 1932

 

C'était un jour de Darshan. Tu étais là avec Sri Aurobindo. J'ai couru dans les bras de Sri Aurobindo.

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Il me caressait avec beaucoup de plaisir, disant qu'il était venu pour élever [mon être]. J'étais sur ses genoux. Toi aussi tu me caressais suavement, disant une des prières que je t'ai envoyées.

 

Ce rêve-ci est le résultat d'une impression psychique qui est remontée à la surface pendant le sommeil.

19 mars 1936

 

Généralement j'essaye de me souvenir de vous au moins une fois avant de m'endormir. Je me demande pourquoi, ensuite, des rêves si répugnants me rendent visite, alors que je devrais rêver de vous. Toute direction de votre part pour éviter le démon sera bienvenue si vous m'accordiez gracieusement une volonté suffisante et le pouvoir de la suivre.

 

Gardez constamment et sincèrement en vous le désir de vaincre.

Bénédictions.

20 juillet 1947

 

On peut beaucoup apprendre en observant ses rêves.*

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